23 févr. 2011

Enquête interne sur les origines franc-maçonniques de la Watchtower

Voici le témoignage étonnant d'un Témoin en quête de vérité sur sa religion

Introduction
       
  Nous vivons dans une société où les valeurs morales et sociales sont en pleines mutations, il est donc utile de faire quelques fois le point dans sa vie et dans ses croyances. Mon propre examen de conscience a commencé, il y a maintenant six ans. La remise en question de ce que je considérais comme immuable, m’a permis de redécouvrir le sens premier des valeurs qui forment la vie, tel les joies, les peines, les amitiés, les ambiguïtés, les surprises et les mensonges. Un adage populaire nous rappelle que "la vérité n’est pas toujours bonne à dire". Un autre nous avertit aussi que "tout ce qui brille n’est pas or". J’ai compris le sens profond de ces maximes en examinant de près les origines de l’organisation internationale des Témoins de Jéhovah, appelée "Watchtower Bible and Tract Society of Pennsylvania".

Un concours de circonstances m’a amené à réfléchir plus sagement au sens et au but ma vie, et par voie de conséquence, à ma situation au sein de ma religion. Mon objectif, au travers ces quelques lignes, est de vous raconter l’aventure qui m’est arrivée et d’informer tous ceux qui oseront un jour faire les mêmes démarches. Il y aurait tellement de détails à rapporter dans les situations vécues, qu’il est difficile de toutes les décrire dans leur intégralité. Je me bornerai donc à vous raconter mon histoire avec franchise et sans fioritures. Tout ce que vous lirez est authentique, non déformé, pas même exagéré.

Présentation


Je suis né dans une modeste famille catholique. Mes parents ont toujours été croyants, mais non pratiquants, comme beaucoup. Mon père a fait la guerre d’Algérie dans les années 60. Ma mère a perdu son premier bébé à la naissance, tous deux furent très affectés par ces douloureuses épreuves. Très tôt, ils ont été contactés par les Témoins de Jéhovah, et au bout de quelques mois d’étude, ont accepté leurs explications théologiques et se sont fait baptiser. Avant cette date, ils s’interrogeaient souvent sur leurs divergences d’opinions religieuses. Ils avaient chacun leur idée sur Dieu et sur la Bible, et sur la manière de les comprendre. Mais la "Vérité", avec sa logique biblique implacable, les a réconciliées sur ces questions doctrinales. A cette époque je n’avais que quatre ans. Un phénomène d’émulation prit naissance au sein de la famille, et en moins de cinq années, tous les frères et sœurs de mon père étaient devenus à leur tour Témoins de Jéhovah. Dans ce contexte, chaque réunion devenait l’occasion de nous retrouver ensemble, le mélange de l’esprit de famille et de notre nouvelle religion semblait parfait. Mon père s’est très vite qualifié comme "Ancien ", ainsi que la plupart de mes oncles, ma mère et mes tantes entreprenant souvent le service de pionnier, car la "moisson était grande et les ouvriers peu nombreux". Nous étions en 1970, cinq années avant la date fatidique de 1975, marquée par les "Saintes Écritures" et la Watchtower comme le début du "Millénium du Christ".

J’ai grandi dans cette ambiance, au rythme des innombrables réunions, de la prédication salvatrice et obligatoire, des assemblées locales et nationales, et c’est comme cela que je suis devenu à mon tour Témoin de Jéhovah, à l’âge de dix-huit ans, bercé par ce doux rituel. N’ayant jamais eu d’autre modèle de vie à suivre que celui-là, je n’avais pas vraiment d’autres choix, ni d’autres repères. Durant toute mon enfance, j’ai été pleinement convaincu par les visions discriminatoires de la "Société". Il y avait d’un côté, les bons, "Nous", ceux que Dieu agréait et sauverait à la bataille d’Har-maguédon, et les autres, les méchants, les "Gens du Monde" condamnés par Jéhovah. Notre "Mission impossible" était d’aller avertir les pauvres pécheurs de notre territoire, de les aider à se repentir et à très vite intégrer la seule vraie religion providentielle. Abraham, Isaac, Jacob, Moïse, Isaïe, Jérémie, Daniel, Ezéchiel, le Roi David et Salomon étaient devenus des amis intimes. Jésus Christ, l’apôtre Pierre, Jacques et Jean, l’apôtre Paul et Timothée, des modèles de conduite.

Ma vie semblait déjà toute tracée. Après la fin de mes études (un simple diplôme d’ouvrier qualifié ferait amplement l’affaire), je trouverai un travail modeste, qui me permettrait d’employer mon temps à des activités spirituelles enrichissantes. Je me marierais avec une "Sœur", une jeune fille ayant vécue dans les mêmes conditions spirituelles que moi. Je fonderais peut-être une famille à qui je transmettrais les valeurs chrétiennes que la Société nous offre si généreusement. Avec le temps et la volonté de servir mes semblables de la congrégation, je me qualifierais pour devenir à mon tour "Assistant Ministériel" puis "Ancien". La boucle était ainsi bouclée, et quelque part ma vie était déjà vécue.

Contre toute attente, les prédictions de 1975 furent un échec cuisant pour la Société Watchtower. Elle qui nous avait tant promis et raconté sur cette année ! (Pour vous en convaincre, lisez le livre fabuleux "La vie éternelle dans la liberté des fils de Dieu" de la page 28 à 35, on ne peut être plus clair !) Mais voilà que Jéhovah en avait décidé autrement, et sans en avertir son "Esclave fidèle et avisé", sans même lui faire réviser ses calculs apocalyptiques. Peut-être cet esclave avait-il oublié que dans l’évangile de Matthieu 24:36 il est écrit que "le jour et l’heure personne ne les connaît, ni les anges, ni le fils, mais seulement le père" ? Quoiqu’il en soit, la Société ne s’est pas laissé abattre, même si dans les deux années qui suivirent cette date tant redoutée, plus d’un million de Témoins ont quitté "l'organisation divine". Cette année fut appelée par la suite "Epoque d’épuration", au cours de laquelle seuls les véritables adorateurs sont restés fidèles, les autres n’étant pas dignes de porter ce nom prestigieux de "Témoins du seul vrai Dieu". Quoiqu’il en soit, cette année est restée gravée dans la mémoire collective des témoins, et des gens du territoire.

Finalement, l’ironie de la vie fait que les évènements ne se décident pas toujours à l’avance. La plupart d’entre nous firent plus d’études que ce qui était recommandé par la Société, ceci modifia bien entendu notre façon de penser et de réfléchir. Un de mes cousins entra au Béthel de France et y travailla dix années. D’autres, par contre, quittèrent la congrégation, son modèle de vie chrétien austère ne correspondant plus à leurs idéaux. De toute évidence, cela affecta la famille bien unie que nous étions depuis toutes ces années. Ces "Exclus" apportaient "l’ostracisme" et la division de nos relations spirituelles et familiales. Pour ma part, je restais fidèle au système, car je n’avais pas trouvé de raisons sérieuses pour en changer.

Comme mon père était ancien (responsable local dans les congrégations des TJ), j’ai eu l’occasion de connaître beaucoup de monde, des jeunes de mon âge et leurs parents. La plupart étaient comme moi, fils ou fille d’ancien ou de pionnier. Mon père donnait souvent des discours dans les villes voisines, c’était donc l’occasion de nouer des relations étroites avec ces personnes, dont certaines devinrent des amis intimes. C’est dans ces circonstances, qu’un jour j’ai connu celle qui deviendrait ma femme. En 1990, après notre mariage, nous nous sommes installés dans une ville éloignée de la région de mon enfance.

Pour la première fois de ma vie, je me suis senti isolé du monde, loin de mon cadre familial habituel et de tous ceux que je connaissais. Cette situation fut propice à une longue réflexion sur ma vie et sur mon couple. Mon épouse et moi-même étions réguliers dans notre culte, participant à toutes les activités de notre nouvelle congrégation. Mais les discussions sur ce que nous connaissions et pratiquions s’amplifiaient suite aux changements magistraux qui se faisaient connaître par le biais des publications. Du jour au lendemain, la "Génération de 1914" disparut. L’année de 1975 était devenue une "incompréhension présomptueuse" des Témoins de l’époque, jamais la Société n’avait cautionné une telle explication ! Cela nous laissait perplexe. Avec mes collègues de travail, j’avais de temps en temps des conversations sérieuses au sujet de mes croyances. Un petit nombre d’entre eux viennent de pays différents, avec leurs coutumes et leurs religions. La mise en parallèle de nos convictions était très enrichissante, car elles démontraient que la logique et les calendriers n’expliquent pas tout, et sûrement pas la foi. Chacun avait ses opinions, essayait de les respecter et de les inculquer à sa propre famille. Ce fut pour moi l’occasion de me remettre en question et d’analyser mes repères.

Evidemment, il y avait la Bible que j’avais tant de fois lue et parcourue. Ce livre sacré est clair sur certaines questions, il est impossible de contredire ses écrits. Evidemment, il y avait les paisibles congrégations, les paisibles assemblées, un climat de confiance général, la Société si généreuse et si protectrice dans ce monde déchiré par les guerres, le meurtre, l’immoralité, et tous les malheurs décrit dans la première lettre à Timothée 3:1 à 5. Cependant, quelques détails m’interpellaient, je me disais que c’était trop beau pour être vrai. Il y avait toutes ces nouvelles explications doctrinales, les anciennes tombant aux oubliettes. Il y avait maintenant de nouvelles directives de la Société. Il fallait obéir sans réfléchir aux instructions qu’elle nous donnait pour notre bien. Il fallait absolument s’investir davantage dans notre culte. Il fallait se mobiliser au pied levé, pour distribuer des feuillets sans même connaître son contenu, mais qu’on se rassure, Dieu était avec nous. La Société a réhabilité notre droit de vote, moi qui pensais que nous avions déjà voté pour notre Seigneur, Christ. Elle a rétabli le droit de manifester notre désaccord politique, mais seulement pour ses problèmes financiers actuels. De mémoire de Témoin, jamais les choses n’avaient été comme cela auparavant !

C’est donc ainsi que j’ai été amené un jour à relire certaines publications anciennes, notamment celles des années 1960 à 1970. A l’époque, une pléiade de versets était citée pour confirmer certaines théories, que nous considérions comme la "Vérité absolue", à commencer par "1975" et la fameuse "Génération de 1914" (Pasteur Russell avait même, de son temps, trouvé des versets qui décrivaient la Pyramide de Guizèh comme le "Témoin de pierre pour Dieu", selon Isaïe 19:19-20, il l’avait christianisée ! Se référer au livre Les témoins de Jéhovah: Prédicateur du Royaume de Dieu, 1993, p 201).

Par la suite, en 1928, Juge Rutherford annonça à ceux qui cautionnaient cette explication sur ce "Témoin de Satan", qu’ils n’étaient pas dignes de la faveur Divine. Il faut quand même rappeler que durant plus de dix années à la tête de la Société, ce monsieur a approuvé et propagé cette hérésie, son premier livre "La Harpe de Dieu" étant très explicite à ce sujet. Vingt années plus tard, les mêmes versets sont repris dans un ordre différent, quelques-uns étant abandonnés au passage alors que d’autres sont tirés de leur oubli, et il est surprenant de constater que de fraîches explications peuvent dorénavant être envisagées par ces nouvelles combinaisons. J’essayais d’en parler autour de moi, à mes "Frères" dans la foi, pour comprendre, pour qu’on m’explique. Mais là, Attention ! Danger ! Les gendarmes des congrégations sont à l’affût du contrevenant spirituel ! J’essayais aussi d’en parler à mes parents, eux qui avaient tant fait pour m’inculquer la "Foi Véritable", le fruit de tant d’années d’études spirituelles. Ils remarquaient bien les changements radicaux de la Société, mais ils ne savaient pas comment les interpréter. C’est donc dans ce milieu de doutes et d’interrogations qu’un jour la révélation fit son apparition.

Dans ce même laps de temps, un autre événement important se produisit. Un collègue de travail, avec qui j’avais l’habitude de parler de sujets spirituels, me prêta un jour un livre surprenant. Ce livre s’intitulait "Les Sociétés secrètes et leurs pouvoirs au 20ème Siècle". Aujourd’hui il se nomme "Le Livre jaune n° 5" (livre relativement difficile à se procurer). Cet ouvrage explique avec force détail le "Pouvoir occulte" qui dirige le monde, par le truchement de la Haute finance, la Franc-maçonnerie, la Politique et les Sectes. Il décrit les liens étroits qui relient toutes ces institutions entre elles afin de mener le monde vers un "Nouvel Age", un "Nouvel Ordre Mondial". Les institutions mondiales que nous connaissons tous, tel l’O.N.U., le F.M.I., et bien d’autres, ne seraient en fait que des paravents pour des individus, surnommés illuminati (terme latin qui signifie : Ceux qui savent, les éclairés) qui les pilotent en sous-marin. Pour situer rapidement ces gens, il faut savoir que le principal canal de sélection commence dans la franc-maçonnerie, mais uniquement parmi les membres du 33°, minimum. C’est le point de départ. D’autres chemins mènent aussi vers ce club hermétique, comme la "Bourse d’étude de Rhodes", par exemple. La Watchtower était citée dans la liste des institutions incriminées, car elle a eu à sa tête, officiellement, quatre personnes de ce calibre. Ces révélations étaient-elles fondées ? Au début, je pensais que l’auteur exagérait un peu dans ses indications, pris dans le feu de son enthousiasme. Mais avec le temps et des recherches assidues, je me suis rendu compte qu’il n’avait fait qu’effleurer la vérité. Ce sujet sera développé plus en détail dans le chapitre "Mon regard sur la Franc-maçonnerie".

Mes doutes se confirment


Je suis informaticien de profession, Analyste Programmeur pour une entreprise d’ingénierie en gestion commerciale, et j’ai dans ce cadre l’occasion de rencontrer beaucoup de monde par le biais de mes nombreux déplacements. Comme un fidèle TJ que j’étais, j’essayais toujours d’engager la discussion, à des moments comme le repas de midi ou la pause café, qui devait aboutir à la fin par une situation de "Témoignage informel" (j’apprenais bien ma leçon lors des réunions). C’est dans ce contexte, il y a deux ans maintenant, que j’ai fait la connaissance d’une personne qui est Pasteur Protestant, disons à temps partiel. Il fait quelques sermons de temps en temps au Temple de sa ville. Nous avons très vite sympathisés, et les discussions "spirituelles" allaient bon train. Par la suite, j’ai fais aussi la connaissance de sa famille, une famille agréable et unie. Ensemble, ils m’ont même pris quelques publications. Nos conversations devenaient nombreuses et intéressantes, bref, j’étais fier de moi.

Un soir, il m’invita chez lui comme à son habitude, et dans la voiture il me demanda de lui raconter l’origine de notre œuvre. Je lui fis un rapide résumé de mes connaissances, mais je lui promis, lors de notre prochaine rencontre, de lui amener un livre magnifique, d’au moins 700 pages, qui lui donnerait pleine satisfaction. Quelques semaines plus-tard, je revins le voir avec l’ouvrage en question. Il s’agit du livre "Les Témoins de Jéhovah, Prédicateurs du Royaume de Dieu". Nous l’avons parcouru ensemble avec sa famille, et je commentais les pages et gravures rencontrées. Ainsi j’évoquais le Pasteur Russell, Juge Rutherford, et les autres présidents qui ont chacun apporté une touche très particulière à l’œuvre de la Watchtower. Je leur montrais différentes photos où l’on voit des assemblées, des scènes de prédications dans des pays parfois exotiques, les nombreux bâtiments que l’on nomme "Béthels", du début du siècle jusqu’à nos jours. Tout allait pour le mieux, ils étaient captivés par mes explications et semblaient impressionnés par tant de dévotion.

Mais à la page 200 de ce livre, l’enthousiasme disparut. A cette page, on y découvre la gravure d’une ancienne Tour de garde de 1891, arborant fièrement le symbole templier de la "Croix dans la Couronne". A cet instant, il me fit un sourire malicieux, et sur un ton amusé me demanda de lui commenter ledit logo. Bien entendu, je ne le pouvais pas. Je lui dis, afin de ne pas perdre la face, que ceci devait être une certaine forme de croix protestante, car on m’avait toujours enseigné que nous étions issus de cette branche. Il garda son petit sourire et hocha avec sa tête un "Non" sans équivoque. "Cela ne vient pas de chez nous", me dit-il. Alors peut-être que cette représentation est Adventiste, car Russell entretenait quelques relations avec ses amis Jonas Wendell, Georges Storr, Georges Stetson et surtout Nelson Barbour ? C’est alors qu’il me lança le défi d’interroger mes enseignants, pour voir si une réponse était possible. Nos discussions spirituelles s’arrêtèrent ce soir là, et ne reprirent plus jamais.

Dans un cas comme celui-ci, je pensais qu’il suffirait simplement de poser la question à un Ancien, que la réponse était évidente, comme toujours. Je pensais également que ce livre que je croyais connaître, devait contenir dans une de ses pages, la réponse que je n’avais pas trouvée. Cela me paraissait clair. La Société avait toujours réponse à tout, aucune question n’était restée en suspens. Je l’ai feuilleté plusieurs fois, mais en vain. J’ai même fais des recherches sur le Cd-Rom que la Société a pressé en 1997, absolument rien. En réalité, très peu de publications, pour ne pas dire aucune, ne parlent de ce sujet, ni ne donnent d’explication. Cette "Croix" un peu particulière apparaît puis disparaît de la littérature WT sans qu’elle en donne une quelconque explication. La seule information dont on dispose, c’est la période d’utilisation de ce symbole, soit de 1891 à 1931 (40 ans tout de même) sur la couverture de la "Tour de Garde" et sur le journal "La Tribune du peuple". Aussi, lors de la réunion du dimanche suivant, je posai cette question à l’ancien le plus âgé (86 ans) de ma congrégation. Je lui racontais mon "Fait de Prédication" et l’enthousiasme de ces personnes, puis, je lui fis part de la fameuse question. Son visage jusque là souriant reprit brusquement une forme sérieuse. Il me dit qu’il n’en savait rien et qu’il s’en moquait. Ce qui compte aujourd’hui, c’est que nous pratiquons un culte pur, que ma question concerne un passé lointain, un passé dans lequel je ferais mieux de ne pas m’investir ! Néanmoins, si je voulais en savoir quand même un peu plus, il me suffirait de lire le livre "Les Témoins de Jéhovah dans les desseins Divins" parut en 1973, la réponse est sans doute à l’intérieur ! Le ton de sa voix montait, à la limite de la colère. Sur le moment, je ne compris pas pourquoi il eut une telle attitude. D’ailleurs il partit sans même me dire au revoir. Il était dit que je l’apprendrais plus tard …

Ne voulant pas en rester là, dans les semaines qui suivirent, j’entrepris d’interroger parmi mes connaissances, des anciens susceptibles de me donner une réponse. J’en ai questionné une bonne quinzaine, dont deux dans ma propre famille, mon père et un de mes oncles qui avait été "Pionnier Spécial" dans son jeune temps. Beaucoup n’en savaient rien, certains n'avaient même jamais remarqué ce logo. Cependant, quatre d’entre eux s’irritèrent à cette question ou plutôt vis-à-vis de mon insistance, dont mon oncle. Je détenais une question qui n’avait pas de réponse ou plutôt, qui ne devait pas avoir de réponse. Les seules recommandations que l’on me fit étaient de ne plus aller voir cette famille, j’étais en grand danger spirituel, qu’ils étaient sur le point de me piéger, que Satan lui-même se chargeait de me séduire pas une tentation à la hauteur de ma curiosité !

Dans le même temps, je repris la lecture du livre du départ afin de voir si un détail ne m’avait pas échappé. Je décidais cette fois d’analyser très calmement chacun des paragraphes sur la vie et l’œuvre de Russell et Rutherford, comme je le fais dans le cadre de mon travail. Je me disais qu’il y avait forcément une réponse. En réalité, cette simple question, je ne l’avais pas suffisamment évaluée, je commençais à le comprendre.

Comme je n’aime pas rester sur un échec, je décidai d’interroger les surveillants itinérants, et dans la foulée, d’écrire une lettre au Béthel de France. A ce jour je n’ai toujours pas reçu de réponse, soit après plus d’une année et demie d’attente. Les surveillants itinérants sont des Anciens qualifiés, envoyés par le Béthel, pour normalement soutenir et encourager les membres fidèles des congrégations. J’en ai donc profité pour leur poser "La Question" dérangeante. Le premier me regarda fixement quelques secondes, puis me dit qu’il devait voir quelqu’un. Je ne l’ai jamais revu. Le second fut plus intéressant. Il écouta mon histoire que je résumai pour la circonstance et en vins rapidement à la Question sans réponse. Je lui dis que les anciens ne savaient pas répondre, que les publications ne traitent en apparence pas de ce sujet, ni même le Cd-Rom, et que j’avais écrit à la filiale du Béthel, sans succès. Sur un ton paternel, il me dit qu’il n’était pas très important de tout savoir. Le but de notre vie de Témoin est de servir Jéhovah, pas de tergiverser sur un passé lointain. Nous devons aller prêcher, car le temps se fait court, trop court pour qu’on s’intéresse à cette question futile. J’insistais tout de même sur le fait que ce symbole appartient à notre histoire, qu’il n’est pas possible de l’ignorer sous prétexte que les temps sont maintenant comptés. De plus, c’est un Pasteur qui m’a demandé de lui expliquer ce logo, une personne qui a une certaine connaissance de la Bible, qu’il n’est pas comme une personne quelconque. 


Alors il me répondit la phrase suivante : "Tu sais, lorsque ces personnes font leur séminaire, on leur apprend beaucoup plus de choses que la simple théologie biblique. On leur apprend surtout à reconnaître les Symboles du Satanisme ! ". Notez qu’il ne m’a pas dit ‘les symboles de la chrétienté’ ! A cet instant je lui demandai de me préciser la nature de ses pensés : " Notre symbole était-il de cette nature ? " S’apercevant qu’il m’en avait trop dit, il esquiva mon regard, salua un frère qui passait par-là, engagea la conversation avec lui et m’abandonna sans me dire un mot de plus. A cet instant je compris qu’il y avait anguille sous roche, quelque chose de pas très avouable. J’avais bien remarqué le malaise que provoquait cette question, mais à cette époque je cautionnais encore le système Watchtower à 150 %.

A partir de cette date, je décidais à faire quelques recherches sur internet. Mais dans quelle direction chercher ? Comme la Société avait toujours recommandé d’être très prudent à propos des sites créés par de méchants Apostats, je les avais toujours soigneusement évités. Dans le même temps, je retournais chez mon client, pour qui mon Pasteur Protestant travaillait. A la fin de la journée, il m’aborda discrètement et me demanda si j’avais obtenu une réponse. Je dus lui avouer que non, cette question ne semblait pas avoir de réponse. Pour la dernière fois, il m’invita chez lui le soir, et il me donna la réponse si difficile à avouer chez les Témoins de Jéhovah. Parmi ses livres de séminaires, il en possédait un qui traitait de "Spiritisme". Il l’ouvrit, et à une certaine page, il me présenta le fameux symbole. Il correspond au symbole templier de la "Commanderie", un symbole "Franc-Maçonnique" de la plus haute importance. Mais quelle est sa signification ? Il correspond au grade le plus élevé du "Rite d’York", le 10° degré. Son équivalent dans le "Rite Ecossais" est le 33° degré. Le privilège de s’attribuer ce logo ne s’acquière pas comme cela, il se gagne par une initiation sérieuse et assidue à l’ésotérisme, au théosophisme, pour être plus simple, à l’occultisme. L’appartenance aux loges est obligatoire. Le grade correspondant à cette "Croix dans la Couronne" indique que l’individu maîtrise l’art divinatoire. Autre privilège que confère ce grade, la possibilité de créer une obédience maçonnique et d’en modifier son rituel de départ.

Cette information me terrassa. La Société Watchtower tenait donc ses origines dans l’occultisme, et non dans la déviation d’une église protestante classique ! Elle ne venait donc pas de la Chrétienté, mais des "Loges" ! Elle pouvait donc être une forme d’obédience maçonnique déguisée ! J’étais consterné.

A partir de ce jour, j’entamai la relecture parallèle des deux livres d’histoire de la Société afin de voir si des détails pouvaient confirmer ces affirmations. De plus, je repris mes recherches sur Internet, mais cette fois-ci avec des points de repères précis. Je croisais les mots "Watchtower, Freemason, Jehovah, Russell, York rite" dans tous les moteurs de recherche disponibles. Les réponses ne se firent pas attendre. De nombreux témoignages d’anciens Témoins de Jéhovah, de chercheurs, d’historiens, de francs-maçon également, confirmaient les dires de mon Pasteur. C’est comme ça que j’appris, par exemple, que la tombe de Russell n’est pas la petite pierre sur laquelle est inscrit "The Laodicean Messenger", mais une pyramide ! Sur celle-ci se trouve l’inscription "Watch Tower Bible and Tract Society" ! Cette information me fut confirmée plus tard par des "Russellites" (Mouvement Missionnaire Intérieur Laïc, Association des Etudiants de la Bible et The Pastoral Bible Institute) que j’ai rencontrés. Leur Cd-Rom (Bible Student’s Library) confirme totalement ce point. J’appris également que la Pyramide de Guizèh était le point convergence de l’enseignement de Russell, qu’il en avait fait un emblème chrétien (comme quoi l’Egypte des pharaons et le christianisme peuvent se marier bible en main). Pour m’en convaincre, j’acquis les livres de Russell, non sans difficulté, comme le " Divin plan des âges " ou " Que ton règne vienne ". Ce qu’on y lit est édifiant ! Jamais on ne m’avait parlé de tout ça auparavant.

J’acquis aussi quelques livres de référence sur la Franc-maçonnerie, expliquant ses origines, son histoire, ses rituels, son rôle politique, social et religieux, ses buts, ses querelles avec l’église catholique, ses constructeurs de cathédrales en Europe, les Templiers, les Cathares. J’appris aussi, par ce canal très spécifique, l’existence d’une maçonnerie parallèle, spéciale, communément appelée "Rose-Croix". Comble de l’ironie, en parlant de mes découvertes avec certains de mes collègues de travail, ils m’apprirent qu’ils connaissaient des personnes qui faisaient partie de ces mouvances. Certains de mes clients aussi connaissaient le sujet, quelques-uns parmi eux étant dans la frange. En leur compagnie, j’appris certains détails intéressants sur l’ordre maçonnique, sur les rituels, sur les comportements des maçons à l’intérieur des loges, sur la façon dont la "Tenue" se déroule, sur leurs "Secrets", qui n’en sont pas vraiment. Ils me conseillèrent quelques livres assez faciles d’accès, mais rarement en devanture des magasins, comme par exemple, les livres "La Spiritualité de la Franc-Maçonnerie" et "La Spiritualité de la Rose-Croix". Ces livres s’adressent à des personnes averties, voir des "Initiés", des individus capables de raisonner en fonction des valeurs propres à l’Ordre et au Grade. Toutes ces recherches me prirent un temps conséquent et s’étalèrent sur de nombreux mois, mais toutes ces discussions et ces informations m’apportaient enfin les réponses qui me manquaient. La Société mentait.

Qui plus est, en analysant les livres historiques de la Société, surtout la période Russell et Rutherford, je remarquais quelques points sombres sur lesquels elle ne s’étendait pas beaucoup. Par exemple, à la page 23 du livre " Les Témoins de Jéhovah dans les desseins Divin ", deuxième colonne, on apprend que Pasteur Russell, entre 1879 et 1880, a fondé une trentaine de congrégations, appelé à l’époque "Ecclésia", composées d'abonnés à la Tour de Garde. Dès 1880, il prit des dispositions pour les visiter régulièrement, et y diriger un programme intensif d’étude qui durait au moins six heures par jour. De plus, il faut noter que la distance qui séparait ces différentes congrégations était assez grande pour l’époque. Pennsylvanie, New Jersey, New York, Massachussetts, Delaware, Ohio et Michigan. Ce devait être difficile de les parcourir, la voiture automobile y était encore extrêmement rare. Alors, réfléchissons un peu… L’œuvre de Russell prend officiellement naissance au printemps 1879, suite à la séparation d’avec Monsieur Nelson Barbour. Le premier numéro de la "Tour de Garde" sort de sa petite imprimerie en juillet 1879. Avant cette date, Russell n’était que le co-rédacteur du "Herald of the Morning". Il avait très peu d’adeptes de ses idées, du moins pas assez pour pouvoir démarrer en quelques mois trente congrégations, même de dix personnes seulement ! Alors comment peut-on comprendre cette déclaration de la Société ? Et bien, tout devient limpide si on ajoute les pièces manquantes à ce puzzle. Monsieur N. Barbour était Adventiste, on le sait, mais aussi "Chevalier Rose-croix" (sic). Cette information m’a été confirmée par les gens concernés. En Maçonnerie, les mots "Loge" ou "Temple" peuvent aussi se traduire par "Ecclésia", surtout dans le Rite d’York. C’est pour cette raison d’ailleurs qu’après la mort de Russell, les Ecclésias furent rebaptisées "Salle du Royaume", afin d’en retirer l’allusion. En réalité, à cette époque, le jeune Russell grandissait dans la Maçonnerie. Ses travaux bibliques, il les confiait à ses frères de loges, les premiers "Elus", les premiers "Membres Oints", mais du fait de son grade élevé, il gardait l’autorité nécessaire pour les maintenir dans la direction qu’il souhaitait.

Autre exemple. Toujours dans ce même livre, à la page 47, on apprend que la Société souhaite s’étendre. En 1908, Russell désire acheter un local sur New York. C’est d’ailleurs J.F.Rutherford qui fera les démarches financières. La Société acquière donc un local appelé "Béthel de Plymouth". Après quelques rénovations et l’inauguration, Russell déclare dans la Tour de Garde de cette année que ce bâtiment portera le nom de "Béthel". Ici, il faut remarquer que Russell achète un bâtiment qui s’appelle déjà "Béthel", en fait, il ne fait que conserver son nom. En conséquence, cette appellation existait déjà avant que la Société ne la reprenne. Qui donc utilise ce même terme en plus de la Watchtower ? Vous avez deviné, les Francs-maçons. Ce terme est utilisé pour désigner une loge qui en pilote plusieurs autres, une "Loge mère" en quelque sorte. La Société n’a donc rien inventé. En réalité, elle ne fait que remplir son rôle, piloter des loges annexes pour approfondir ses études théosophiques, sous la couverture d’une imprimerie.

Je fis part de mes découvertes à mes parents, mon père étant ancien, je pensais qu’il devait le savoir. J’avais tort. J’en fis part aussi aux anciens à qui j’avais posé la même question dérangeante. Certains entrèrent dans une rage étonnante. Ils me dirent que croire en de telles balivernes n’était pas dignes d’un Témoin. Le monde avait eu raison de ma curiosité et j’étais en train de perdre la seule véritable foi, celle des Témoins de Jéhovah. J’essayais de leur faire comprendre qu’il était grave de cacher la vérité, de l’édulcorer, surtout pour une organisation qui se dit "séparée du monde", qui prétend détenir "La Vérité", pratiquer le "Culte pur", réprouver le mensonge et la tromperie. Et voilà que la Société falsifiait tout bonnement ses origines ! Voilà que la Société était issue des loges, du Théosophisme et du Spiritisme ! L’un des Anciens interrogés me dira plus tard, lors d’un entretien particulier appelé "Comité judiciaire", que ce genre d’information ne doit pas être connu des pauvres frères et sœurs fragiles des congrégations. Cela pourrait les ébranler et les faire fuir de la seule organisation capable de les emmener dans le "Monde Nouveau". De plus, si je tentais de répandre ces découvertes, ce "Pot aux Roses", par quelques moyens que ce soit, je serais chassé pour apostasie ! Je lui répondis qu’on ne peut pas être exclu si on dit la vérité. Il me rétorqua que la Société a mis à la disposition des Anciens un livre (Le KS) qui réglemente la vie des congrégations, et que si une personne se disant frère crée des divisions, quel qu’en soit la raison ou le motif, il doit être Exclu. Pour me convaincre, il me lut la lettre aux Romains 16:17-18, verset clé de cette sanction.

Ma vie a basculé ce jour là, car depuis cette rencontre mémorable avec le collège des anciens, ceux que je considérais comme mes frères et mes amis ont commencé à me regarder avec suspicion, comme un danger potentiel, un individu parasite qu’il est préférable d’éviter.

Réactions de mes amis


A l’époque où j’entamais mes recherches sur la Maçonnerie et sur la Société, mes parents m’appelèrent un soir au téléphone pour me demander des renseignements complémentaires. Mes découvertes et mes premières conclusions les avaient interpellées. Un Ancien que j’avais questionné quelques mois auparavant, m’appela aussi pour me demander quelques explications, il se nomme Pierre. C’est ainsi que notre petit groupe prit naissance. Chacun essayait de faire ses propres recherches, me tenant régulièrement au courant de leurs découvertes respectives. Pendant que je collectais un maximum d’informations sur la Franc-Maçonnerie, eux relisaient les publications qu’ils possédaient, surtout les plus anciennes.

Un soir où mes parents étaient invités chez moi, nous fîmes une découverte qui bouleversa définitivement nos convictions. Je me connectais sur deux sites étonnants. Le premier n’est plus en service pour le moment, mais il apportait des preuves supplémentaires sur les origines maçonniques de la Société. Le second se nomme : watchtower.observer.org. Par son intermédiaire, nous apprîmes que la Société utilisait l’imagerie subliminale dans certaines illustrations de ses publications. Au début, nous avons cru à un canular, mais après vérification, c’était vrai ! Quelques Tours de garde recelaient des images ambiguës, certains livres fondamentaux étaient pollués par des figures hideuses masquées. Comble de la déception, la Société niait totalement ces accusations, elle affirmait que ce n’était que de la diffamation, et ceci au travers deux articles parus dans la Tour de garde (15/6/1985 p. 24 à 27 et 1/3/1987 p. 15 § 18 à 19). Jusqu’à cette date, nous pensions que le passé de la Société, bien que trouble, n’était pas si dramatique que cela. Après tout, c’était peut-être le passage obligé pour aboutir finalement à la pureté de notre culte. Nous avions tort.

Après un examen attentif des images incriminées, on ressent un léger parfum de spiritisme (plusieurs sites Internet les ont collectées). S’il s’était agi d'une tête de Mickey Mouse, nous aurions pensé que quelques dessinateurs facétieux du Béthel avaient fait un pari grandiose, et qu’ils l’avaient gagné. Il n’en est rien. Pourquoi les publications ont-elles en surimpression des images de boucs, de gargouilles, de démons ? Etions-nous les seuls à les remarquer ? Nous décidâmes d’en avoir le cœur net. A partir de cette période, nous commencions à présenter ces publications spéciales à tous ceux que nous connaissions. C’était difficile et risqué ! Qui pourrait penser que de telles choses puissent être possibles dans la "Nourriture spirituelle" ? Etait-ce une simple vue de l’esprit ? J’ai présenté les plus évidentes à certains collègues de travail. Leurs réponses étaient unanimes. Je les ai présentées à mes connaissances Francs-maçonniques, même réponse. L’un d’entre eux les remarqua même immédiatement sur l’original !

C’est à cause de ces représentations douteuses que Pierre, quelques mois plus tard, fut mis sur le banc des accusés puis perdit son privilège d’Ancien. Le motif invoqué : "Fatigue visuelle" ! Il commençait à voir des choses là où il n’y en avait pas, il devenait visionnaire ! En présence d’un Ancien (myope sans doute) et d’un Surveillant Itinérant (non voyant à fortiori) qui interrompit spécialement sa semaine d’activité pour le rencontrer, il fut décidé qu’un long repos spirituel lui serait nécessaire. Il fut taxé de "Grand Apostat" et perdit ses fonctions après trois mois de délibération du Collège central de Brooklyn. En temps normal, et selon les directives de la page 109 du KS (le livre des Anciens), deux semaines suffisent amplement pour chasser un apostat, mais un Grand Apostat, visionnaire de surcroît, c’est très rare, ça ne peut pas s’exclure comme ça, et sûrement pas pour les raisons évoquées ! Qui plus est, il n’y a pas encore de correspondance dans le fameux livre pour ce genre de situation (il parait qu’il est en train d’être réécrit pour la circonstance). En réalité, le véritable dilemme réside dans l’ambiguïté de ce cas de figure. Peut-on expulser quelqu’un parce qu’il dit la vérité ou parce qu’il voit juste ? Non. La Société préfère utiliser une méthode plus astucieuse pour régler ce genre de différend. Premièrement, elle ne répond à aucune accusation. Quoiqu’on dise ou que l’on pense, ce ne sera que pure spéculation ! Deuxièmement, elle joue le pourrissement. Avec le temps, les esprits se calment ou les gens s’en vont d’eux-mêmes. Troisièmement elle attend que l’on commette un faux pas, comme propager ce qu’elle considère des idées "apostates". Dans ce cas, elle applique les versets de Romains 16:17-18, "Faux témoignage", et le tour et joué. L’honneur est sauf, le calomniateur est écarté et les affaires continuent…

Il faut savoir que l’Exclusion d’un membre TJ est "l’Arme Absolue" de la Société. Lorsqu’une personne adhère au mouvement, il finit par se couper mentalement du monde dans lequel il vivait, car ce lieu de perdition d’où il sort et les individus qui y vivent sont un frein puissant à ses "progrès spirituels". Ainsi, avec l’aide de Dieu, et surtout de l’Esclave fidèle et avisé, il finit par s’isoler de tout ce qui faisait ses repères, ses collègues de travail, ses amis, ses voisins, sa famille, voir même dans certains cas rares de son conjoint et de ses enfants. Dorénavant, sa nouvelle famille c’est la Congrégation, ce vase clos, cet état dans l’état. Il vit dans un "Paradis spirituel". La Société nie totalement ces faits, mais malheureusement pour elle, les témoignages à ce sujet deviennent nombreux et accablants. Bref, une fois l’adepte bien conditionné, reprogrammé, robotisé, manipulé par le processus de l’"Obédience américaine", donc bien seul sur cette terre, on lui fait comprendre qu’au moindre faux pas, la moindre rébellion, il sera rejeté dans le monde de Satan, ce monde moribond, condamné par Dieu depuis le commencement de la création, cet enfer terrestre (au moins chez les Catholiques, on attend que le malheureux soit mort pour l’envoyer en enfer). Elle lui apprend à accepter cette vision des choses comme la norme. Les autres fidèles reçoivent alors l’ordre de ne plus lui adresser la parole, pas même le bonjour, car ce petit mot de tous les jours est déjà une association avec le Diable. Dans ce cas, la pitié, le savoir-vivre, la théorie du bon samaritain ne s’appliquent plus. En définitive, le pauvre exclu ne sait plus où aller et surtout quoi faire, sauf peut-être se pendre dans son grenier (peut-être Dieu, dans sa clémence, aura-t-il une pensée pour cet homme au jour du jugement dernier). 


Souvent, cette solitude accablante le fait revenir tout repentant dans la "Bergerie", la congrégation, seul havre de paix et de bonheur sur cette planète. Mais, à partir de là, tout n’est pas encore gagné. Il sera mis en période de test. Même à la salle, on continuera à ne pas le saluer ni à lui adresser la parole, il restera dans son coin, gentiment, sous le regard attentif des anciens, en attendant leur feu vert. Les recommandations sont strictes, inflexibles. Si on brave cet interdit, on est exclu à son tour, c’est sans merci, c’est "normal". Une fois le repentir sincère correctement jaugé par les "Gardiens du bonheur" de la congrégation, la personne est réintégrée comme membre TJ. Mais sachez que ses antécédents ne seront jamais oubliés, du moins pas pour la Société qui garde scrupuleusement dans ses fiches le cursus de chacun de ses fidèles (Dieu a t-il un droit de regard sur les fichiers de la Watchtower ?)

Durant cette même période, mes recherches commencèrent à déranger sérieusement les Anciens de ma congrégation. Par exemple, les Tour de Garde sur lesquelles je me concentrais n’étaient plus celles du moment, mais celles du début du siècle, notamment les années 1911 et 1912, et en français. De plus, j’avais déniché quelques rares exemplaires des premiers livres de Rutherford, comme "la Harpe de Dieu" ou "Consolation pour les Juifs" (de pures merveilles de Pyramidologie et de Sionisme). Au bout de quelques temps, ils me sollicitèrent pour un rendez-vous, communément appelé "Comité judiciaire", afin de connaître le but exact de mes investigations et surtout, quelles étaient mes intentions de propagation de mes résultats. Etant préparé depuis longtemps à cette confrontation, il ne me fallut pas longtemps pour les confondre dans leurs menaces et leurs déclarations bibliques.

Ce passage à la moulinette dura plus de quatre heures. Au tout début de l’entretien, ils me dirent que si je souhaitais me retirer de l’organisation, ils ne m’empêcheraient pas de le faire, mais mon épouse, leur Sœur, pourrait rester. Je devrais cependant me souvenir de la condition dans laquelle je me situerais par rapports aux autres membres de la congrégation. De plus, ils me rappelèrent que dans sa grande bonté, Dieu, et par voie de conséquence la Société, avait prévu une possibilité de retour dans la bergerie. Avec clémence, les Anciens seraient toujours là pour m’accueillir et pour me réconforter. Je les remerciai pour cette généreuse proposition, mais leur précisai que mon intention n’était pas de me retirer pour le moment. Je désirais simplement obtenir une explication, une réponse honnête à des questions, au demeurant, assez simples. Je leur dévoilai donc une partie de mes recherches, au travers de différentes reproductions maçonniques officielles de la "Croix dans la Couronne", des agrandissements au format A4 de ces fameuses images subliminales mises en face des publications originales.


Devant tout ce déballage, ils me dirent que je m’enfonçais dans l’apostasie, que tout ce que j’argumentais n’était que des calomnies, et que j’étais en très grand danger. Devant les Tours de Garde reproduites à l’identique par le M.M.I.L. (Mouvement Missionnaire Intérieur Laïque), ils parlèrent de falsification. Je leur montrai les reproductions de ces fascicules dans les livres internes, ils nièrent en bloc la ressemblance, prétextant que celles qui figuraient dans la littérature de la Société étaient trop petites pour pouvoir confirmer la comparaison. Je n’avais jamais vu une telle mauvaise foi à l’œuvre, car malgré leurs tentatives de confirmer leurs dires par la bible, la couleur rouge pivoine de leurs oreilles et leur regard fuyant ne mentaient pas. Il faut préciser que nous étions dans la Salle du Royaume, normalement un lieu consacré au culte de Dieu, où le mensonge est parjure. Ils avaient du mal à rester calme, argumentant sans cesse avec les mêmes paroles, Apostasie et Exclusion. Je plaçais sous leurs yeux une copie d’un discours du Pasteur Russell (Le Temple de Dieu – Californie 1913), démontrant clairement ses accointances avec la Franc-maçonnerie et le rôle de son Obédience biblique, la Watchtower.


Mais comme ce discours était écrit en anglais, ils ne voulurent pas le lire (l’un d’eux pourtant lit cette langue couramment, il pratique le même métier que moi). Ils me demandèrent qui m’avait procuré cette copie. Le M.M.I.L. ! Mais tout ce qui ne vient pas de la Société est automatiquement classée "Apostasie", même une Tour de garde du début du siècle où figure l’adresse de la Watchtower. Nous, nous ne voulons croire que la Société, et personne d’autre. Bien sûr, la dite Société ne transmet plus ces documents aujourd’hui, elle a trop peur des retombées néfastes qu’ils pourraient engendrer. Comme ça, c’est facile ! Et de plus, elle a fait récemment le ménage. Une circulaire a demandé que toutes les vielles publications lui soit retournées pour, soit disant, reconstituer sa propre bibliothèque. En réalité, par ce moyen, elle a fait disparaître un maximum de preuves sur son histoire, histoire maçonnique évidemment.

Fort heureusement, il existe toujours les descendants spirituels de Pasteur Russell, qui eux n’ont pas honte d’affirmer leurs origines et la nature de leurs travaux. Par exemple, sur la TG de janvier 1911, nous lisons ceci à la page 8 : "Le but de ce présent périodique est … de travailler à la perfection des Saints, des Elues… et lorsque ces pierres vivantes, élues et précieuses, auront été taillées, façonnées et finies, le Grand Architecte les réunira toutes dans son Temple spirituel". Ceci est le Leitmotiv par excellence de la Franc-maçonnerie, le travail de la pierre symbolique. Bien évidemment, seul un "Initié" à ce langage est capable de reconnaître le sens profond et ésotérique de cette déclaration. Je leur ai montré cette phrase dans un livre de Maçonnerie, ils prétextèrent que ce livre ne provient pas de la Société, et de plus les logos affichés ne figurent pas dans nos publications, donc ce ne sont que des mensonges sataniques. 


Après quatre bonnes heures de discussion houleuse, ils me firent la déclaration citée quelques paragraphes plus hauts, à savoir : "Si ces révélations sont connus des frères et sœurs fragiles des congrégations, cela pourrait les faire chuter dans leur spiritualité, et les faire quitter la seule organisation capable de les emmener vivant vers le Monde Nouveau". A cet instant, ils m’ont intimé l’ordre de ne pas divulguer le moindre mot de tout ce que nous avions débattu, sous peine d’être exclu sur le champ, sans même me demander mon avis. Devant cette menace ouverte, je leur ai expliqué que le devoir de tout bon chrétien était d’avertir ses semblables, notamment ses frères dans la foi, des dangers liés au mensonge et à l’hypocrisie, et qu’en l’occurrence la Société mentait honteusement sur elle-même. Ses deux livres d’histoire ne sont en réalité qu’une version orientée et aseptisée, une vision édulcorée de la réalité. Elle cherche à tout prix à nous faire croire que, déjà à ses débuts, elle ressemblait à l’organisation actuelle, avec uniquement Noël et les Anniversaires en plus. Mais il n’en est rien.

C’est devant ma détermination qu’ils me citèrent le texte de Romains 16:17-18, interprété comme une injonction à exclure du troupeau tous ceux qui suscitent des divisions. Ils me rappelèrent que pour le Témoin de Jéhovah la Vérité ne provient que de la Société, de nulle part ailleurs. Et même si elle s’est légèrement trompée sur certain détails durant ce siècle, pour l’essentiel elle est dans le "Vrai". Elle s’est maintenant purifiée de son passé, et ce ne sont pas mes recherches ridicules qui pourrait la faire chanceler. La Société est toute puissante ! Jéhovah est avec elle ! Dieu nous parle par son entremise. Les prophéties sont là, leurs réalisations sont immuables ! Lutter contre elle, c’est lutter contre Dieu lui-même, et contre son Esprit saint. Pour répondre à cette déclaration solennelle, qui ressemblait plus à une ritournelle apprise par cœur qu’à une conviction sincère, je me permis de leur rappeler les paroles de Deutéronome 18:22, où nous lisons : "Quand le prophète parlera au nom de Jéhovah et que la parole n’aura pas lieu ou ne se réalisera pas, c’est là la parole que Jéhovah n’a pas dite. Le prophète l’a dite par présomption, tu ne devras pas avoir peur de lui" (selon la Traduction du Monde Nouveau).

Notre entretien s’est terminé sur ces paroles. Depuis ce jour, mon épouse et moi avons cessé de fréquenter cette organisation, pour laquelle nous nous étions tant dévoués durant toutes ces années. Celle qui a été pour nous un modèle de vie et de conduite pendant tellement d’années, n’est en réalité qu’une "Secte maçonnique" déguisée en religion, adaptée pour la circonstance. Le Christ a prévenu plusieurs fois ses disciples à propos de tels faux prophètes qui seraient même capables d'égarer les élus (Matthieu 24:4, 5, 11, 24, 25). Nous avons aujourd’hui la preuve de la véracité de ces paroles que nous avions lues si souvent, sans jamais nous imaginer que notre bergerie n’était en définitive qu’une prison à ciel ouvert. Depuis cette date, nous réapprenons à vivre et à rebâtir notre vie sur de véritables valeurs, celles que nous avions rejetées ou mêmes jamais connues, comme le respect des gens et de leurs convictions, la tolérance, le plaisir simple de se retrouver avec de "véritables" amis, pas ceux de la congrégation qui aujourd’hui nous tournent le dos sans même chercher à comprendre pourquoi, qui obéissent à des ordres comme des soldats sans cervelle, alors que nous ne sommes pas encore officiellement exclus.

Conclusion


Etant donné que nous ne pouvons pas avertir directement toutes ces personnes du danger dans lequel elles vivent, pour lequel elles se dépensent tant et si bien, il est maintenant de mon devoir d’utiliser le peu de possibilités qui me sont offertes pour faire connaître mon aventure et pour dénoncer cette gigantesque fumisterie. Certaines personnes m’ont aimablement permis d’utiliser leur site Internet pour relayer mon histoire, mes documents, les résultats de mes recherches. Je les en remercie chaleureusement.

J’aimerai démystifier quelques points. La grande majorité des Témoins de Jéhovah du monde entier ne sont en fait que les victimes innocentes de leur naïveté. Ils ont une confiance absolue envers une institution qui les trompe, qui les robotise pour en faire ses soldats. Certains parmi eux travaillent dix à douze heures par jour dans un Béthel pour un salaire de misère, avec la conviction intime de le faire pour une cause juste et louable. Le processus de lavage de cerveau est extrêmement puissant, au travers les réunions hebdomadaires, où la répétition permanente de phrases transformées en rituels, les même promesses, les même conseils et la peur récurrente de déplaire à ce Dieu vengeur. Ces personnes ne réfléchissent plus, elles avalent tout ce qu’on leur donne, elles n’ont plus d’esprit critique. La nourriture spirituelle s’acquière gratuitement, mais elle agit sur eux comme une drogue aux effets dévastateurs, liquéfiant leurs facultés mentales. Leur conscience a été entièrement reprogrammée. Comme toutes les autres sectes de son genre, la Watchtower utilise les malheurs de notre temps pour avaliser ses interprétations, pour tenir ses fidèles dans une soumission absolue, les faisant espérer.


Il faut savoir qu’en général les Témoins de Jéhovah sont heureux dans leur culte, comme n’importe quel autre adepte. On leur promet monts et merveilles, Bible en main. On leur apprend à lire ce livre sacré, oui, mais pas selon leur idée, uniquement selon une méthode "Providentielle" élaborée par la Société, grâce à sa littérature si abondante et si riche, mais si versatile, si subjective et subliminale. La divine révélation ne peut provenir que du Collège central de Brooklyn, c’est leur devise immuable. Dans ce contexte, et tant qu’ils ne s’aperçoivent de rien, la vie est un long fleuve tranquille, un "Paradis spirituel" pour reprendre leur expression. Ils sont ballottés ça et là au gré des interprétations, mais ils ne peuvent pas s’en apercevoir. Pourtant, quand le Pot aux roses leur apparaît, ils se sentent perdus, désemparés. La vie leur paraît tout à coup si vaine, si futile, sans but, sans saveur. Il faut beaucoup de force de caractère et de courage pour reprendre goût à une vie que l’on a fustigée du matin au soir, pour l’aimer et la vivre pleinement.

L.




______________________________________________________







ci-dessous la lettre qui a valu à son auteur d’être exclu. Il l’avait envoyée à une sœur âgée, qui avait vécu l’époque de la "Croix dans la Couronne". Elle l’avait elle-même arborée pendant quelques années. L'auteur de la lettre avait toute confiance en cette amie de longue date professant par ailleurs être un "membre Oint". Comment a-t-elle réagi ? La réaction de cette sœur est en elle-même révélatrice du conditionnement subi par les témoins, qui sont si imprégnés par la peur de trahir "leur mère" la Watchtower, qu'ils se trouvent dès lors incapables de prendre du recul sur une situation instinctivement ressentie comme menaçante. Elle transmit donc le courrier de son ami au collège des anciens de sa congrégation, qui se sont empressés d’y trouver un prétexte d’apostasie.


Ma chère J., cher D.,

Voilà bien longtemps que nous ne nous sommes pas vus. J’ai appris récemment que vous aviez déménagé dans le Nord de la France, dans ton "Pays du Nord" comme tu aimais le dire. J’aurais voulu vous écrire pour d’autres raisons que celles qui m’amènent, mais je crois que vous êtes mon dernier recours, surtout toi ma chère J… En fait, c’est à toi en particulier que j’adresse cette lettre. En premier lieu, j’espère que ta santé se porte bien malgré ton grand âge. J..., je fais appel à tes années de "Vérité", à tes expériences vécues, à ta franchise qui a toujours su me convaincre.

Lors de mon dernier entretien téléphonique avec D., j’ai eu l’occasion de lui exposer mes interrogations sur un sujet qui me semble tabou, à savoir le "passé" de la Société Watchtower. L’historique de la Société ne m’avait jamais intéressé outre mesure auparavant, ou du moins pas plus que ce qu’elle-même avait publié. Cependant, il y a maintenant plus d’une année, une question à priori banale m’a été posée lors d’un témoignage informel. Je n’ai toujours pas reçu de réponse satisfaisante de la part de nos autorités théocratiques. Cette question a plutôt reçu un accueil surprenant auprès de ceux à qui je l’ai posée, anciens, surveillants itinérants et même le Béthel. Ce qui paraît évident, c’est qu’il y a une volonté nettement affichée de ne pas vouloir répondre, et même de ne pas chercher de réponse du tout. Avec ta permission, j’aimerai te raconter mon histoire, et peut-être recevoir dans la mesure de tes possibilités une explication :

Dans le cadre de mon travail, j’ai fait la connaissance d’une personne de confession protestante. Au fil du temps, il m’a appris qu’il était Pasteur Presbytérien et donnait des sermons tous les dimanches dans le temple de sa ville. Nous avons très vite sympathisé et échangé de nombreuses pensées bibliques. J’ai par la suite fais la connaissance de toute sa famille et nos discussions se sont multipliées. Un jour il m’a demandé comment notre œuvre avait commencé. Lors d’une visite suivante, je lui ai apporté le livre que la Société a édité en 1993 "Les Témoins de Jéhovah, Prédicateurs du royaume de Dieu" qui décrit l’histoire de la Société. Nous l’avons regardé ensemble et je lui ai présenté les différentes époques de notre développement.

Tout se passait plutôt bien jusqu’à ce que nous arrivions à la page 200. Cette page présente une ancienne "Tour de Garde", avec sur la couverture le symbole de "la Croix et la Couronne". A la vu de ce symbole il a complètement changé d’attitude. Il fut surpris, plutôt stupéfait, son épouse aussi. Je ne comprenais pas cette réaction. Ensuite, il m’a demandé si je connaissais la signification de ce logo. Je lui ai avoué que non. Alors il m’a conseillé de questionner mes enseignants afin de l’apprendre, car selon lui, ce symbole est très particulier, voir dangereux. Depuis, il n’a plus voulu parler de vérité avec moi.

Avec ce peu d’information, j’ai donc posé la question aux anciens de ma congrégation, puis à deux surveillants itinérants. Beaucoup n’en savent rien. Cependant, pour certains cette question semble dérangeante ! Plutôt que de me donner une explication, comme l’a fait D. par exemple, j’ai eu droit à des remarques désobligeantes et on m’a intimé l’ordre de ne pas continuer à chercher davantage dans cette direction. Pourquoi ? Qu’y a-t-il de particulier dans ce symbole pour qu'on n'ait pas le droit de s’y intéresser ? J’ai donc pris la décision d’écrire au Béthel pour en savoir plus. Je n’ai toujours pas reçu de réponse, cela fait maintenant neuf mois !

Deux mois plus tard, j’ai de nouveau vu ce pasteur. Il m’a demandé si j’avais reçu une explication. Je lui ai dit que non, alors il m’a présenté sa réponse. Parmi ses livres de séminaire, il en avait un qui traite du domaine particulier du Spiritisme, surtout la méthode pour reconnaître les symboles et les attitudes liés à ce domaine. A une certaine page de ce livre, il m’a montré le fameux symbole, la Croix et la Couronne. Cet emblème est exclusivement utilisé par la "Franc-Maçonnerie", notamment par le Grand et Vénérable Maître de cette institution, et ce depuis dix siècles. Il s’agit du symbole Templier de la Commanderie, le plus haut grade du "Rite d’York", le 10ème degré. Cette institution, bien que basée sur la fraternité, se mêle à l’occultisme, au spiritisme et à la communication avec les esprits. Détail intéressant, le Nom de Dieu dans sa forme primaire, le Tétragramme, est utilisé par le rituel de cette institution. Voilà ce qu’il m’a appris. Depuis, nous ne nous sommes plus revus, il ne souhaite plus avoir de contact avec moi.

Cette découverte fut choquante pour moi, car personne ne semble connaître cette signification, et la Société ne nous en a jamais parlé auparavant. Depuis ce jour, j’ai donc fait des recherches approfondies qui se sont révélées enrichissantes et étonnantes. Mon point de départ fut, tout d’abord, d’apprendre ce qu’est la franc-maçonnerie, comment elle fonctionne, ce qu’elle enseigne, qui sont les gens qui y travaillent, quel est son terrain de spéculation, social, politique et religieux. Cela fut relativement facile, car les livres expliquant cette fraternité sont nombreux dans le commerce. Dans le même temps, j’ai cherché à découvrir qui était exactement le fondateur de la Société, Charles T. Russell. Qui était donc cet homme particulier qui un jour a reçu l’impulsion nécessaire pour entamer une étude si profonde de la bible ? Quelle force l’a donc poussé à consacrer sa vie à la propagation des connaissances contenues dans la bible ? Pour le savoir j’ai entamé la lecture des ses livres "Études dans les écritures". Je les ai lus en six mois. Ce sont des livres extraordinaires. Quelle persuasion, quelle force dans ces propos ! Quel courage pour oser dire tout cela !

Pourtant, il y a quelque chose qui m’a interpellé, ce sont ses explications basées sur les pyramides. La référence biblique utilisée à la base est celle d’Isaïe 19:19-20. Selon Russell, la Bible semblait, du moins à cette époque, faire corroborer l’explication selon laquelle la grande Pyramide de Guizèh était un Témoin de pierre pour Dieu. Comment se fait-il qu’on ne nous en ait jamais parlé auparavant ? Dans le livre de la Société cité plus haut, on a droit qu’a un petit encadré sur ce sujet sur plus de 600 pages d’histoire ! Or l’œuvre de Russell a durée tout de même 40 ans, et ses livres et la plupart de ses sermons ne parlaient que de ce thème. Pourquoi donc chercher à minimiser cette vision particulière de la Bible, voire à l’ignorer ?

Certes, tu me diras qu’à l’époque on baignait encore dans le monde. On pratiquait encore des choses qu’aujourd’hui on a abandonnées. Mais ce dont je veux te parler maintenant n’a rien à voir avec la fête de Noël ou les Anniversaires. Ce que j’ai découvert au travers de mes recherches, c’est que les francs-maçons effectuent le même travail de spéculation basée sur la bible et sur la pyramide de Guizèh, comme l’a fait Russell durant toute sa vie. Aussi ma première question est de savoir si notre Pasteur était un Franc-maçon ? Et les compagnons de notre Pasteur dont on parle si souvent dans nos livres, mais que l’on n’ose à peine appeler frères, effectuaient-ils l’œuvre de Compagnonnage des Francs-maçons, par le biais de la prédication ? Dans cette lettre tu trouveras des copies de documents tirés de livres traitant de franc-maçonnerie.

 
  
  
              

Les représentations ci-dessus correspondent à plusieurs variantes du symbole utilisé par Russell en couverture de la Tour de garde de 1891 à 1931, soit 40 années. Rutherford s’en est d’ailleurs servi pendant quinze ans ! La signification de ce symbole en latin est  "In Hoc Signo Vinces", ce qui traduit veut dire "Par ce signe tu vaincras". Le document 1 représente le livre d’initiation au Rite d’York, le symbole qui m’intéresse y figure en bonne place et correspond au grade suprême de "Chevalier Templier". Le document 2 présente les arcanes du rituel d’York, notre Croix et la Couronne y sont au sommet. Il ne peut y avoir aucun doute à ce sujet. Alors que dois-je en conclure ?

1) 
2) 



Ne pouvant malheureusement pas compter sur les frères du Béthel pour obtenir une réponse, ni même sur les anciens, j’ai donc cherché à prendre contact avec des Russellites modernes, ceux qui aujourd’hui impriment les livres de Russell sous l’édition "Mouvement Missionnaire Intérieur Laïc". J’ai rencontré l’un d’eux, et il a su me donner facilement une réponse à ma question, et elle correspond à celle qui m’a été faite par le pasteur protestant. Ce monsieur m’a également aiguillé sur un autre symbole particulier qui figure sur la couverture des livres "Études dans les Écritures" (3) édités à partir de 1911 (reproduit sur le document 4). Qu’est-ce donc que cette figure ? Des ailles déployées autour d’un cercle. Elle correspond au dieu "Ahouramazda" (document 5).

3.1) 


  3.2) 

4) 




 5) 




6)




  7) 





Photos des années 1950 de la Salle d'Assemblée des Témoins dans le Queens (voir livre Prédicateurs p. 329)

Au départ il représentait le dieu Égyptien "Ra", dieu Soleil qui déploie ses ailes pour protéger son peuple. Quelques siècles plus tard, on le retrouve dans le "Zoroastrisme" sous le nom ci-dessus. Aujourd’hui il est l’emblème officiel des "Rosicruciens" (documents 6 et 7), obédience maçonnique très spécifique pratiquant la spéculation biblique au nom de Jéhovah, mais pratiquant surtout l’occultisme sous toutes ses formes. Russell aurait-il eu des liens avec ces gens à un moment de sa vie ? De plus, comment a-t-il fait pour découvrir que le Nom de Dieu était Jéhovah ? Ce nom n’était-il pas tenu secret, surtout à cette époque ? Qui plus est, ce nom sacré n’était prononcé sous cette forme uniquement par les Rosicruciens. D’ailleurs, toutes les cathédrales d’Europe où ce nom figure ont été construites, sacrées ou dédicacées par des rosicruciens. Surprenant !

Il m’a également appris certaines choses étonnantes à propos du schisme survenu après la mort suspecte de Russell, le 31 octobre 1916, le soir d’Halloween. Décidément, ce monsieur me donnait l’impression d’en savoir long sur la Société ! Il m’a ensuite conseillé de contacter un membre de la fraternité rosicrucienne pour mieux discerner la signification de ce logo Ahouramazda, et ainsi comprendre pourquoi Russell l’a fait figurer par la suite sur ses livres. Quelques semaines plus tard, je prenais contact avec une personne rosicrucienne à la terrasse d’un café.

Ce personnage était très aimable, et il a accepté de répondre à certaines de mes questions, pas à toutes. Il m’a donné la signification de ce logo Ailes autour du Soleil. Grâce à ce symbole, les travaux maçonniques sont toujours couronnés de succès. Dans la discussion, il m’a aussi donné leur signification du mot Watchtower. Au fait, d’où vient ce nom ? Notre livre "Les Témoins de Jéhovah, Prédicateurs …" déclare dans une note en bas de la page 48 : "L’expression Watchtower n’est pas propre aux écrits de Russell et des Témoins de Jéhovah. En 1850, Georges Storrs a écrit un livre intitulé : ‘La Tour de Garde, ou l’homme dans la mort, et l’espoir d’une vie futur’. Cette expression apparaît aussi dans le titre de divers périodiques religieux". De quels périodiques religieux parlons-nous exactement ici ? Laissons ce Rosicrucien nous l’expliquer.

Depuis un peu plus de 4 siècles, les rosicruciens publient de nombreux livres et périodiques, axés sur des explications bibliques étudiées dans leurs loges. Ces livres et périodiques sont édités par plusieurs revues maçonniques, notamment sous la couverture de nombreuses branches Évangélistes et des Mormons (leurs chefs sont d’ailleurs tous des francs-maçons sur la plus haute marche de l’échelle maçonnique, 33ème degré du rite Écossais ou 10ème degré du rite d’York – ces degrés ont tous la même signification de grade : Grand Maître Suprême). Ces explications leurs sont données par l’esprit appelé durant leurs réunions. Pour invoquer l’esprit, on fait appel au "Langage Enochian". Ce langage est divisé en cinq "Zones", plus communément appelées "Watchtowers". Chacune des zones correspond à une méthode de communication avec les esprits, ou si tu préfères, l’emploi de formules magiques plus ou moins complexes. A ce stade, il me faut te signaler que je n’ai pas voulu m’investir davantage dans ces démarches, car je ne souhaite pas connaître les méthodes de travail utilisées dans l’occultisme. Néanmoins, il est intéressant de noter que George Storrs était rosicrucien, George Stetson également (confirmations venues des archives rosicruciennes). Ils étaient tous deux de grands amis de Russell, d’ailleurs il les appelait mes frères (c.f. le livre Prédicateurs, encadré des pages 45 et 46). Que peut-on conclure de ces explications ? Peut-on y croire ou non ?

Ce que je retiens de tout ceci, c’est que la Franc-maçonnerie rassemble tous les symboles, les termes et les méthodes de travail que la Société Watchtower utilisait à cette époque. Certaines choses ont été gardées de nos jours, comme son Nom par exemple. Faut-il croire qu’il y aurait eut à cette époque des liens possibles entre ces deux institutions ? Peux-tu me répondre ?

Vois-tu, ce qui me dérange le plus dans toute cette histoire, c’est le silence de la Société. Autant je peux admettre que les anciens ne sachent pas répondre à cette question pertinente exposée au début de cette lettre, autant il me paraît inadmissible que la Société ne puisse y répondre. Il s’agit tout de même de son passé, un passé apparemment bien étrange et bien gardé, que ses livres ne semblent pas franchement révéler. Mais le passé ne peut pas être renié. Son absence de réponse me paraît être malheureusement un aveu ! (*)

Voilà le résumé de mon récit. J’espère ne pas t’effrayer au travers ces découvertes. J’espère par-dessus tout que tu pourras m’apporter un élément de réponse, si tu le veux bien. Je sais que tu as toujours eu une profonde admiration pour Russell, ainsi que pour son œuvre, aussi je ne souhaite pas salir, ni diffamer sa mémoire par ce courrier. Je cherche simplement à connaître la Vérité.

Dans l’attente de te lire, je t’embrasse bien tendrement, salue cordialement D. pour moi. A bientôt si Jéhovah le veut.
L.





Représentation de la première page de la "Tour de Garde" à l’époque de Charles Taze Russell :




(*) Ce paragraphe constitue le passage qui a été retenu contre moi par les anciens. Comme j’osai exprimer mon opinion sur une situation compromettante, ils ont jugé mes idées apostâtes et mes questions indiscrètes, je fus donc déclaré coupable devant la Watchtower selon sa propre loi consignée dans le K.S, le livre des Anciens.



4 commentaires:

  1. J'ai lu tout ton témoignage de l'introduction à la lettre. ça m'a pris du temps mais j'ai lu en plusieurs fois. J'aimerais te parler en privé.
    J'ai créé(e) une boite hotmail car mon adresse contient mon nom et prénom et si qqun (tj) tombe dessus je suis fichu(e). Ne fais pas comme la Wathtower, répond moi stp.
    pour_la_verite_la_vrai@hotmail.fr
    J'aimerai entre autre me procurer le fameux ks et les documents susceptibles de m'ouvrir les yeux
    Merci.

    RépondreSupprimer
  2. Salut,
    Tu as eu une réponse?
    Merci

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour,
      Pourquoi les questions ne débouchent, là non plus, à des réponses ?
      Pourquoi ces témoignages anonymes ?
      Pourquoi fustiger contre le manque de transparence pour démontrer les mêmes agissements et la même indifférence ?
      À moins que tout ne soit qu'un gros fake !

      Supprimer
  3. Thank you for your articles that you have shared with us. Hopefully you can give the article a good benefit to us. Travaux maconnerie chez particulier

    RépondreSupprimer