« Un des drames tragiques qui se produisit au siège de la
Watchtower pendant mon service concerna Charles de Wilda. Charlie, comme nous
l'appelions tous, avait déserté l’armée après la Première Guerre Mondiale, et
en cherchant un emploi, il entra au Siège. On l'informa qu'il y avait du
travail, mais que le salaire n'était que de vingt dollars par mois, logé et
nourri. Il accepta cette proposition et lorsque je l'ai connu, il y avait
travaillé déjà depuis plus de trente ans. Maintenant Charlie était vieux, un
peu diminué mais encore travailleur. Le Président Knorr le citait souvent en
exemple pour souligner le volume de travail qu'un homme pouvait accomplir.
Charlie était le meilleur relieur du quatrième étage. Mais, comme tous ceux qui
travaillent au Béthel, il n'avait pas le droit de se marier s'il voulait rester
à Béthel. Knorr répétait souvent cette règle, et cela irritait Charlie.
Toutefois, en 1952, en violation de son règlement, Knorr épousa Audrey Mock,
une des sœurs du Béthel. Quelques années après le mariage, Charlie alla voir
Knorr en lui disant qu'il avait violé sa propre loi et qu'il devait donner sa
démission. Il ajouta: "Tu prêches la charité plus que tout le monde, mais
c'est toi qui la pratiques le moins!" Le résultat de cette confrontation,
c'est que l'on refusa à Charlie sa place au réfectoire, et il se retrouva
relégué dans un coin éloigné. Le prétexte était qu'il avait été grossier.
C'était évident qu'on le punissait. Il refusa de rester à sa nouvelle place et
retourna à sa table habituelle. On lui rendit la vie tellement amère au Béthel
qu'il prit ses quelques affaires et partit. Le Béthel avait été toute sa vie.
Il y avait même passé ses congés. Il ne savait pas où aller ; il n'avait
personne pour le recevoir mais pour lui, à l'époque, n'importe quoi était mieux
que Béthel. Je le rencontrai plus tard; il dormait dans un véritable taudis à
cinquante centimes la nuit. Lorsqu'il lui arrivait d'être à court d'argent, il
en demandait aux ouvriers du Béthel et aux autres Témoins pour subvenir à ses
repas. Je lui en donnai pour ses besoins. On fit part aux ouvriers du Béthel de
ne pas lui donner de l'argent et une lettre précisant la même chose partit du
siège à l'intention des congrégations du secteur. C'était pour l'obliger à
revenir. J'ai entendu dire finalement que Charles de Wilda mourut sur le banc
d’un jardin public. Voilà comment on récompense un homme après quarante ans de
service fidèle dans "l'Organisation de Dieu" parce qu'il dénonce une
anomalie évidente. Ce fut un exemple qui me révéla le peu d'amour qui existe au
siège à l'égard du personnel qui y travaille. »
- Témoignage de Willam certnar, ex-Béthélite au siège mondial
- Témoignage de Willam certnar, ex-Béthélite au siège mondial
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